Brahms, sextuor n°1… une œuvre printanière ?

Brahms a composé son premier sextuor en 1860, à l’âge de 27 ans. C’est sa première grande partition de musique de chambre. A la fin de sa vie Brahms dira lui-même, qu’avec d’autres œuvres de musique de chambre, il n’a rien écrit de meilleur. Bien qu’à cette époque Brahms ne connaisse pas encore Vienne (il est alors à Hambourg), ce sextuor est plutôt dans le style viennois, reprenant ainsi le style schubertien, dans la ligné de Haydn et Beethoven. C’est une œuvre d’un grand lyrisme, pleine de fraîcheur et de poésie, laissant apparaitre un Brahms souriant. Cette musique très accessible connue immédiatement un grand succès qui ne s’est pas démenti jusqu’à nos jours. Claude Rostand dira que « ce ne sont plus les songes fantastiques battus des vagues grises et glauques de la mer du Nord, mais de douces rêveries au bord de l’Elbe en un blond printemps », d’où le surnom de Frühlingssextett « sextuor du printemps » qu’on lui accole parfois, peut-être un peu trop facilement. Si l’on peut trouver quelque chose de plus ou moins pastoral au deux derniers mouvements, l’œuvre dans son ensemble, par des thèmes simples et efficaces, une énergie, une simplicité, une noblesse, révèle l’âme du compositeur plus qu’un paysage printanier.

Le sextuor n°1 en si bémol majeur opus 18 est en 4 mouvements :

  • Allegro ma non troppo

Ce premier mouvement est à trois thèmes. Les deux premiers, mélodiques, chantent dans un climat de sérénité. Le troisième thème est plus rythmique et schubertien. Le mouvement se termine dans une magnifique coda pleine d’élan et de joie.

  • Andante ma moderato

Ce mouvement comprend un thème dans le style populaire, marche lente et un peu grave, suivi de variations qui convergent vers un ré majeur lumineux avant de revenir au thème dans sa figuration initiale avec la sixième et dernière variation.

  • Scherzo (allegro molto)

Ce troisième mouvement débute dans une vigueur et une allégresse beethovénienne, contrastant avec un trio central d’un lyrisme affirmé. Il se termine par une brillante coda qui conclut più animato.

  • Poco allegretto e grazioso

Le final est un rondo alliant une saveur populaire avec un charme et un parfum « viennois », réunissant à la fois un hommage à Schubert et une référence à Haydn. Une longue coda vient conclure avec frénésie une œuvre respirant le bonheur de la jeunesse.

Références : Guide de la musique de chambre (Fayard), Wikipédia, guideclassique.com

Concert le samedi 8 juillet 2022 à 21h: réserver ici.