Ce n’est pas un hasard si ce programme réunit ces trois compositeurs du XIXe et XXe siècle. L’intérêt est de montrer différentes facettes de compositeurs qui ont un fond commun. A vrai dire, Rachmaninov a toujours adulé Chopin, il a beaucoup joué ses œuvres et dans ces Préludes on ressent que c’est un véritable hommage à ce grand compositeur romantique qu’était Chopin ! Gershwin, lui, l’américain, n’est pas si éloigné du monde de Rachmaninov. Tous les deux ont vécu à New York, ils se sont connus.
12 février 1924 : Aeolian Hall, centre de Manhattan à New York, le clarinettiste Ross Gorman attaque le glissando de la Rhapsody in Blue. Toute la salle est sous le charme. Les violonistes Kreisler, Heifetz, les pianistes Rachmaninov et Godowsky… Le triomphe est impressionnant. Tout le monde se met debout pour applaudir. Selon Toscanini, « Gershwin est le seul véritable compositeur américain. »
Et Rachmaninov, lui, est-il plus russe qu’américain ? C’est à se demander dans quelle mesure il a été influencé par toutes les rencontres qu’il a faites à New York. Mais il est souvent nostalgique de sa terre, son âme est restée en Russie, il est souvent sombre et malheureux. Ses Préludes op. 32 si percutants et envoûtants, véritable hymne à la nature russe, il les a composés en 1910, au calme, entre deux voyages à Ivanovka. Gershwin comme Rachmaninov vénéraient Anton Rubinstein : « chacune de ses paroles était de l’or pur » disait Rachmaninov.
On parle de Préludes de Rachmaninov, et bien sûr, c’est un hommage vibrant à son compositeur fétiche, qu’il mettait sur un piédestal : Chopin. Rachmaninov partageait l’avis de son ami pianiste Rubinstein : « Chaque note de Chopin est d’or pur ».
La 4e Ballade est l’un des sommets de l’écriture harmonique de Chopin, et un des grands chefs d’œuvre du répertoire pianistique romantique. Un programme varié qui nous fait voyager dans les ères romantique, post-romantique et jazzy !